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Les Programmes

  • Photo du rédacteur: laissezvivresoname
    laissezvivresoname
  • il y a 2 jours
  • 7 min de lecture

Les programmes que l’on s’installe : ces protections invisibles qui finissent par nous couper de la Vie



Il existe un moment, souvent silencieux, où l’être humain bascule.

Un moment où il ne dit pas seulement : « j’ai mal », mais où il conclut, à l’intérieur de lui :

« Je ne revivrai plus jamais ça. »


Et c’est là que naissent les programmes.


Ce ne sont pas des “défauts”. Ce ne sont pas des “faiblesses”. Ce ne sont pas des “mauvaises habitudes”.

Ce sont des stratégies d’intelligence que l’âme et le système nerveux mettent en place pour survivre à ce qui a été trop intense, trop injuste, trop intrusif, trop humiliant, trop violent, trop seul.


Le problème, c’est que ces programmes, à force d’être répétés, cessent d’être des protections ponctuelles :

ils deviennent des lignes de code qui pilotent la vie… même quand le danger n’est plus là.


Et alors, on ne vit plus depuis l’élan.

On vit depuis l’évitement.



Pourquoi on s’installe des programmes ?


Un traumatisme — même subtil — n’est pas seulement un événement.

C’est un événement que le corps n’a pas pu digérer.


C’est un choc qui a laissé une empreinte :


  • dans la mémoire émotionnelle,

  • dans la manière de respirer,

  • dans le rapport à l’autre,

  • dans le rapport au plaisir,

  • dans le sentiment d’être en sécurité,

  • dans la capacité à recevoir.


Et quand quelque chose en nous a vécu une situation comme une menace, le système intérieur se dit :


  • « Je dois anticiper. »

  • « Je dois contrôler. »

  • « Je dois me couper. »

  • « Je dois devenir quelqu’un d’autre pour ne plus être détruit. »


Le programme n’est pas une idée.

Le programme est une réponse globale : mentale, émotionnelle, énergétique et corporelle.


C’est souvent un pacte intérieur, implicite, comme :


  • « Ne plus aimer autant »

  • « Ne plus dépendre »

  • « Ne plus faire confiance »

  • « Ne plus demander »

  • « Ne plus être un poids »

  • « Ne plus déranger »

  • « Ne plus sentir »


Ce pacte n’est pas “faux”.

Il a été vital, à un moment donné.


Mais un pacte vital peut devenir une prison.



Le mécanisme profond : la douleur devient une loi


Après une souffrance, l’humain ne garde pas seulement un souvenir :

il garde une interprétation.


Et cette interprétation devient une loi.


Exemples simples, mais terriblement fréquents :


  • Trauma amoureux → « Aimer = perdre / Aimer = être trahi / Aimer = s’humilier. »

  • Trauma familial → « Être soi = être rejeté / Exister = prendre des coups / Parler = danger. »

  • Trauma corporel ou émotionnel → « Sentir = souffrir / Se détendre = danger / Recevoir = dette. »


À partir de là, l’être ne se demande plus : « Qu’est-ce que je désire ? »

Il se demande inconsciemment : « Qu’est-ce que je dois éviter ? »


Et c’est exactement ça, un programme :

une vie organisée autour de la prévention de la douleur.



Les grandes familles de programmes



A) Les programmes de protection


Ce sont ceux qui disent : « Je me protège de l’autre. »


Ils peuvent prendre des formes très variées :


  • je mets une carapace émotionnelle

  • je deviens “fort” (mais je deviens dur)

  • je garde une distance

  • je n’exprime pas mes besoins

  • je contrôle l’image que je renvoie

  • je deviens indépendant à l’excès

  • je coupe l’attachement


Le bénéfice : je ne suis plus exposé.

Le coût : je ne suis plus touché non plus.


Et c’est là le drame silencieux :

on croit se protéger de la souffrance, mais on se protège aussi de l’amour.



B) Les programmes de survie


Ce sont ceux qui disent : « Je dois rester en vie intérieurement. »


Ils sont souvent issus d’enfances où l’amour était conditionnel, instable, ou intrusif.


On retrouve :


  • hypervigilance (tout analyser, tout sentir avant que ça arrive)

  • perfectionnisme (être irréprochable pour ne pas être attaqué)

  • adaptation permanente (ne pas faire de vagues)

  • fuite (émotionnelle, mentale, physique)

  • dissociation (être là sans être là)

  • travail, performance, contrôle comme anesthésie


Le bénéfice : je garde la main, je tiens debout.

Le coût : je vis en tension, même quand tout va bien.


Et un jour, le corps finit par parler : fatigue, douleurs, compulsions, insomnies, inflammation, poids, addictions…

Non pas parce qu’on est “cassé”, mais parce qu’on est resté trop longtemps en mode survie.



C) Les programmes d’auto-sabotage


Ce sont les plus incompris, parce qu’ils ont l’air “contre nous”.

Mais eux aussi, à la base, protègent quelque chose.


Ils disent : « Ne va pas trop loin, sinon tu vas revivre l’enfer. »


Ils se manifestent par :


  • je détruis ce qui commence à marcher

  • je me retire au moment où ça devient beau

  • je repousse celui/celle qui m’aime

  • je retarde, je procrastine, j’oublie

  • je choisis l’impossible, l’indisponible, le toxique

  • je me maintiens dans des histoires qui confirment ma blessure


Le bénéfice : je reste dans le connu (même douloureux).

Le coût : je ne rencontre jamais vraiment le bonheur.


Il faut oser le dire :

Beaucoup de personnes ne sabotent pas parce qu’elles ne veulent pas le bonheur.

Elles sabotent parce que le bonheur ressemble à un précipice : trop d’ouverture, trop de relâchement, trop de risque de perdre.



D) Les programmes de coupure


Ceux-là sont les plus subtils et les plus tragiques.


Ils disent : « Pour ne plus souffrir, je vais me couper. »


  • coupure du cœur (je n’aime plus “à fond”)

  • coupure des autres (isolement, méfiance)

  • coupure du corps (je ne sens plus, je ne suis plus dans la sensation)

  • coupure du désir (je ne veux plus rien, comme ça je ne suis pas déçu)

  • coupure du féminin/masculin (je rejette une polarité en moi)

  • coupure de Dieu / du spirituel (si j’ai prié et que je n’ai pas été sauvé, je ferme)


Le bénéfice : je ne suis plus vulnérable.

Le coût : je ne suis plus vivant.


Ces programmes-là donnent souvent une impression de “vide”, de “plat”, de “je fonctionne”.

Et parfois, c’est exactement ça :

on fonctionne, mais on ne vibre plus.



Le piège : ces programmes se déguisent en personnalité


Le plus grand piège des programmes, c’est qu’ils finissent par ressembler à “nous”.


On dit :


  • « Moi je suis comme ça. »

  • « Je suis indépendant. »

  • « Je suis exigeant. »

  • « Je n’ai besoin de personne. »

  • « Je suis quelqu’un de rationnel. »

  • « Je préfère être seul. »

  • « Je ne suis pas très tactile. »

  • « Je suis pudique émotionnellement. »


Parfois, c’est vrai.

Mais parfois, ce n’est pas une nature : c’est une adaptation.


Et tant qu’on appelle une adaptation “ma personnalité”, on ne la transforme pas.

Parce qu’on ne transforme pas ce qu’on croit être.


La guérison commence quand on ose se dire :

« Ce n’est pas moi. C’est ce que j’ai mis en place. »



Le point le plus profond : on ne guérit pas en attaquant le programme, on guérit en révélant ce qu’il protège


Un programme ne lâche pas parce qu’on le combat.

Il lâche quand il se sent entendu.


Parce qu’au fond, chaque programme protège une part blessée.


Derrière “je contrôle”, il y a souvent : la peur du chaos.

Derrière “je fuis”, il y a : la peur d’être englouti.

Derrière “je me coupe”, il y a : une ancienne douleur insupportable.

Derrière “je plais”, il y a : la peur d’être rejeté.

Derrière “je suis dur”, il y a : la peur d’être humilié.


La question n’est pas :

« Comment je fais pour arrêter ? »

La vraie question est :

« Qu’est-ce que cette stratégie tente d’éviter à tout prix ? »


Quand on rencontre ça, profondément, on découvre souvent :


  • une scène intérieure,

  • une mémoire,

  • une sensation,

  • une phrase qu’on s’est dite,

  • un endroit où l’enfant intérieur a pris une décision radicale.


Et là, on comprend :

on n’est pas en train de “se saboter”.

On est en train de se sauver, avec une vieille méthode.



Comment reconnaître un programme dans sa vie (signes concrets)


Un programme se repère à trois critères très précis :


  1. C’est automatique : ça se déclenche sans choix conscient.

  2. C’est disproportionné : la réaction est plus forte que la situation.

  3. C’est répétitif : ça refait le même scénario, avec des visages différents.


Et surtout :

un programme agit comme une prophétie autoréalisatrice.


Exemple :


  • « On finit toujours par m’abandonner » → je deviens méfiant → je mets l’autre à l’épreuve → l’autre s’épuise → il part → “preuve”.

  • « Si je m’ouvre, on me fait mal » → je m’ouvre à moitié → relation tiède → frustration → rupture → “preuve”.

  • « Je dois tout porter » → je ne demande rien → je m’éteins → l’autre ne sait pas → je me sens seul → “preuve”.


Le programme fabrique les circonstances qui le confirment.

Et il appelle ça “la réalité”.



La sortie : reprogrammer ne suffit pas, il faut réintégrer


On entend beaucoup parler de “reprogrammation”.

Mais je le dis avec précision :

on ne remplace pas un programme profond par une affirmation mentale.


Ce qui libère, c’est l’intégration.


C’est-à-dire :


  • redonner de la sécurité au corps,

  • rendre la mémoire digérable,

  • restaurer le droit de ressentir,

  • réparer l’image de soi,

  • rendre l’amour à nouveau possible,

  • réapprendre à recevoir.


Un programme de survie ne part pas quand on dit “je suis en sécurité”.

Il part quand le système intérieur le sent.


Et ça demande souvent :


  • douceur,

  • vérité,

  • lenteur,

  • présence,

  • confrontation aimante,

  • et surtout : un retour au corps, parce que c’est le corps qui a signé le pacte.



Ce que je crois profondément : nos programmes ne sont pas des ennemis, ce sont des gardiens


Je ne crois pas qu’on soit “plein de blocages”.

Je crois qu’on est plein de gardiens.


Des gardiens qui ont été créés dans l’urgence, dans la douleur, dans la solitude parfois.


Le vrai chemin n’est pas de les détruire.

Le vrai chemin est de les remercier… puis de leur dire :


« Je te vois. Tu m’as sauvé.

Mais aujourd’hui, je n’ai plus besoin de vivre dans cette posture.

Aujourd’hui, je peux aimer autrement.

Aujourd’hui, je peux respirer.

Aujourd’hui, je peux recevoir.

Aujourd’hui, je peux être là. »


Et c’est là que quelque chose change.

Parce que le programme, au fond, attend une seule chose :

que la part blessée soit enfin rejointe, aimée, réparée.



☀️ Grégory Wagner

Médium-Lumière · Activateur et Restaurateur du Divin

📍 En cabinet ou à distance



 
 
 

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©2020 par Grégory Wagner.

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